( 28 mars, 2007 )

un poème de Desnos pr changer des miens et parce qu’il est trop beau

dali.jpg

J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant
Et de baiser sur cette bouche la naissance
De la voix qui m’est chère?

 

J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués
En étreignant ton ombre
A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
Au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante
Et me gouverne depuis des jours et des années,
Je deviendrais une ombre sans doute.
O balances sentimentales.

 

J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps
Sans doute que je m’éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l’amour et toi, la seule
qui compte aujourd’hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.

 

J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu’il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu’a être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l’ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.

 

( 28 mars, 2007 )

La petite étoile amoureuse de la Lune

vanggog.jpg

Le soir, quand la nuit tombe et que tout le monde va se coucher, alors qu’on croit que le monde entier est endormi, il se passe bien des choses dont personne ne se doute. Alors que le Soleil s’en va, la Lune prend sa suite pour veiller sur la Terre. Vous pensez que son rôle est bien moindre comparé à celui du soleil. Détrompez-vous : elle peut éclairer les pas d’un voyageur égaré et lui donner du courage, elle fait rêver les enfants ainsi que les grandes personnes ayant gardé une âme pure, elle influence les sorcières qui, selon qu’elle est pleine, croissante ou décroissante, peuvent jeter leurs sorts, elle transforme des hommes en loups-garous, etc. Bref, la Lune influence beaucoup notre monde et elle est aidée pour cela par de petites fées appelées « Etoiles ». Les Etoiles sont très nombreuses à briller dans le ciel la nuit. Certaines restent immobiles. D’autres, plutôt rares, se déplacent dans le ciel : elles sont dites « filantes ». Parmi les immobiles, quelques unes peuvent même former des figures ensemble. Quoi qu’il en soit, elles n’obéissent qu’à un seul chef, au doigt et à l’œil, un chef qu’elles apprécient et estiment beaucoup. Ce chef, bien sûr, c’est la Lune. Elles sont donc heureuses. Et la nuit, dans le ciel, règne donc une quiétude sans pareil.

Pourtant, les sentiments ne sont pas absents du firmament et viennent parfois agiter le cœur des êtres célestes. Et c’est alors qu’une petite étoile de rien du tout à laquelle personne ne faisait attention se mit à aimer tout particulièrement la Lune. Bien sûr, tout le monde aimait et admirait la Lune, mais cette toute petite étoile nourrissait un amour beaucoup plus profond. Alors que, souvent, l’amour rend heureux, cet amour-là la rendait triste car pourquoi la grande Lune s’intéresserait-elle à une si petite et insignifiante étoile comme elle ? De plus, les étoiles devaient veiller sur la Terre et ne pouvaient en détourner les yeux. Notre petite étoile était bien triste de ne pouvoir tourner son regard vers son aimée. Heureusement, elle se trouvait au-dessus d’un océan et pouvait admirer le reflet de la si belle Lune dans l’eau. Elle enviait les étoiles qui entouraient la Lune et pouvaient lui parler, elle qui était si loin… Sa vie était bien triste à observer la Lune du crépuscule à l’aube sans que celle-ci ne se doute de son existence.

C’est pourquoi, une nuit, elle décida de se faire connaître de la Lune, d’une manière ou d’une autre. Cette nuit-là, elle passa donc son temps à réfléchir à un plan pouvant aboutir à sa résolution, tout en regardant dans l’eau le reflet de l’inaccessible objet de son amour. Elle ne pouvait pas bouger, faisant partie de la catégorie des étoiles immobiles. Si loin de la Lune, comment se faire remarquer sans faire un geste ? Elle se creusa la tête durant des heures. Alors qu’elle était au bord du désespoir, la solution lui vint à l’esprit. Elle était simple comme tout et la petite étoile se demanda pourquoi elle n’y avait pas pensé plus tôt. Il lui suffisait de se mettre à briller le plus qu’elle pouvait. Ainsi la lumière qu’elle dégagerait se reflèterait dans l’eau et attirerait peut-être l’attention de la Lune qui, avec un peu de chance, serait éblouie ! Elle se mit donc à briller, briller, briller ! Elle brilla de toutes ses forces, jusqu’à épuisement. Il fallait faire vite car la nuit s’achevait et les êtres célestes allaient bientôt disparaître. La petite étoile, bien qu’exténuée, ne perdit pas courage et continua à briller de plus en plus fort. Et, progressivement, la lumière traversa la brume diaphane et atteignit l’océan. Elle n’eut pas le temps de remarquer le regard attendri de la Lune à son égard. Anéantie, la petite étoile s’évanouit avec le matin.

La nuit suivante, la petite étoile n’eut pas trop de mal à reprendre ses esprits et parvint facilement à briller normalement, malgré la fatigue que lui avait causée l’événement de la veille. Cependant, elle était un peu triste, car elle se sentait ridicule d’avoir ainsi voulu impressionner si bêtement la puissante Lune. Elle était donc là à broyer du noir lorsqu ‘elle vit venir dans sa direction une étoile cachant quelque chose derrière son dos. « On veut sûrement me punir car j’ai abîmé les yeux de la Lune avec mes bêtises d’hier soir, se dit-elle.» Au lieu de cela, l’étoile, une fois devant elle, lui dit : « La Lune a été très impressionnée par vos efforts d’hier et m’a demandé de vous remettre ceci. » Elle sortit de derrière son dos une longue queue étincelante. « Vous avez dès à présent le statut d’étoile filante. Vous pouvez vous déplacer où bon vous semble dans l’espace céleste. Vous pourrez ainsi aller remercier la Lune de sa bonté. » Notre petite étoile éclata de joie. Elle remercia mille fois l’étoile qui lui avait apporté cette merveilleuse nouvelle, tout en essayant de retenir les larmes qui lui montaient aux yeux tant elle était heureuse. Dès qu’elle eut attaché sa queue, elle vola jusqu’à la Lune pour la remercier. C’était la première fois qu’elle voyait la Lune d’aussi près et elle en était très gênée : elle ne cessa de bégayer. La Lune, très sereine, lui adressa un sourire attendri et lui dit : « Tu es encore jeune, mais je suis sûre que tu te montreras digne de ce présent. » C’est ainsi que notre petite étoile se fit peu à peu respecter et admirer par toutes les étoiles et aimer de la Lune car elle rayonnait en effet dans ce nouveau statut. De plus, elle pouvait voir la Lune, dont elle ne pouvait observer encore quelques nuits auparavant que le reflet dans l’eau, et lui parler autant qu’elle le voulait, ce qui lui suffisait pour être heureuse pour le restant de ses nuits.

( 28 mars, 2007 )

petit poème comme ça

cieletoiletut.jpg

Il fait nuit

Tout est gris

L’âme est vide

Vie acide

Une étoile

Nous éclaire

Ephémère

Elle se voile

Et la vie

S’assombrit.

( 28 mars, 2007 )

mon préféré

La rose s’est fanée avant même de s’ouvrir

Je l’abreuvais, elle n’a pas voulu de mon eau

L’avidité de l’homme lui a coupé la tige

L’empêchant de survivre, elle est morte trop tôt.rose.jpg

( 28 mars, 2007 )

essai de vers libres…

Vide vertigineux et qui me terrorise

Quand va s’arrêter ce cercle infini, la vie ?

En lequel je ne crois plus, je n’ai plus d’espoir

Qui m’a ainsi cruellement jetée au monde ?

Qui me fait si peur mais autant que sa fin

Que faire quand on n’a rien à faire ?

Tétanisée par ma haine de la vie

Aussi forte que ma peur de la mort

Seule la beauté me retient ici

Celle mélancolique qui me brise pourtant

Celle qu’on ne peut saisir, qu’on ne peut que pleurer

Celle qui n’a de sens qu’au plus profond de l’être.

( 28 mars, 2007 )

voilà ce que je fais qd je m’ennuie ds le train

Dans ce train sans destination

J’ignore l’horizon

Qui se dérobe à moi

Immobile je me noie

Dans mes pensées sans trait

Où je ne sais qu’errer

Et perdre mon essence

Dans une cruelle démence

J’imagine encenser

Une fausse réalité

D’une enfance égarée

Et perdue à jamais.

 J’attends la fin d’une transe

Dénuée de tout sens

Mais une sublime absence

Me jette sous la potence.

Pourtant bien trop de sens

Il y a dans ma démence

 Et de ce train fécond

J’aperçois l’horizon. 

( 28 mars, 2007 )

Ma muse s’est enfuie que je n’ai jamais eue

De nouvelles s’offrent à moi à leur insu

Me jetant sans fin des charmes involontaires

Sentiments inconstants, égéries arbitraires!

 

Dans une foule chaotique, un néant dense

Je cherche à puiser vers de quelque consistance

Des mots salvateurs délivrant ma conscience

Sans amours inventées, ni muses sans essence

 

Elles seules pourtant m’arrachent à mes angoisses

Mais de toutes ces illusions je me lasse

Je cherche en vain un sens à ma terrestre errance

 

Mais pourquoi ne pas céder à ses passions car

Rien n’est moins illusoire en la Vie dérisoire

Je suis par le monde freinée dans ma démence. 

 

( 28 mars, 2007 )

bb.jpg

Ne pleure pas, petite
Garde tes pleurs innocents
Dont tu auras besoin plus tard
Ces larmes que souvent j’attends
Mais qui sont de plus en plus rares

 

Ne pleure pas, petite
Retiens donc tes sanglots
Qui te font parfois suffoquer
Economise cette précieuse eau
Que moi j’ai bien trop gaspillées

 

Ne pleure pas, petite
Bien trop cruels sont tes pleurs
Pour des adultes desséchés
Et qui n’osent de leurs erreurs
Pleurer en toute impunité

 

Ne pleure pas, petite
Tu ne peux évoquer la peine
Toi soi-disant dans l’innocence
De tout ce qu’est la vie humaine
Incarnant la pureté de l’enfance

 

Ne pleure pas, petite
Sèche donc ces larmes qui blasphèment
Et illumine d’un sourire
Ton visage brillant comme une gemme
Fêlée dans un éclat de rire

( 27 mars, 2007 )

fairie.jpg

Douleur, désir, violence, haine
Loin l’été où le soleil baigne
Visages pleins d’hypocrisie
Et neige immaculée sans vie

 

Car la vie salit et condamne
Seul peut faire rêver nos âmes
Le mensonge qui rend coupable
Et l’interdit inviolable

 

La nuit est tombée en un mot
Qui a dissipé l’illusion
D’un bonheur solitaire et faux

 

Seule et haïssant tout mon être
Dans une amère trahison
Je ne sais pourquoi je dois être

 

( 27 mars, 2007 )

couchersoleilarbrecampagnecrepuscule.jpgLe soleil se répand sur la terre arcadienne

Il noie de sa lumière un pays si lointain

Qu’aujourd’hui il n’est plus que fantasme oublié

Un air s’élève, toujours le même, si lancinant

Qui toujours m’arrache tant de larmes

 

 

Le chemin était long, il était dangereux

Nous avons traversé une rivière sacrée,

Parlé aux morts, ritualisé nos marches nocturnes,

Construit notre espace dans une fusion violente

Mais ici j’ai tout oublié

 

 

Jamais plus je ne marcherai là-bas, chez moi

Je n’ai plus de route pour soutenir mes pas

Je n’ai plus le ciel pour veiller sur mon regard

La passion n’est pas toujours celle que l’on croit

Mais toujours elle détruit l’espoir

 

 

En le perdant j’ai perdu celle que j’aimais

En moi. Et j’ai gagné l’angoisse la peur le manque

Je marche lentement, j’ai peur de l’horizon.

Je cherche, je cherche, je cherche, je cherche,

Je cherche quoi?

|